Interview de notre œnologue conseil David HARTE
L’été 2022 a été marqué par de nombreux épisodes de sécheresse et de canicule. Quel est l’impact de cette année particulière sur la confection du millésime 2022 ?
Nous avons interrogé David HARTE, œnologue de terrain depuis 1996 auprès de plusieurs belles propriétés sur Bordeaux (secteurs rive gauche et rive droite). Aujourd’hui œnologue conseil au sein de notre propriété, nous aimons sa force d’écoute et d’accompagnement.
| Quelles ont été les conséquences de la sécheresse sur le millésime 2022 ?
Face au réchauffement climatique, notre terroir s’avère être très chanceux de par la nature de ses sols. En Gironde, notre domaine fait partie d’une portion de territoire avec des sols sablonneux. Un terroir dont il fallait se méfier il y a une quinzaine d’années mais qui est désormais en phase de devenir bien plus prometteur : « Sur le secteur de Castillon, nos vignes sont plantées sur des terroirs plus humides qui, dans des millésimes difficiles, demandent beaucoup de travail et d’attention et qui, sur des millésimes plus chaleureux, se comportent de façon plus homogène. », nous explique David.
| Avez-vous dû adapter vos méthodes de travail ?
Bien que la sécheresse nous profite pour ce millésime 2022, il a été nécessaire d’ajuster 3 axes de travail :
Le travail du sol et le travail cultural
Les vendanges
La maîtrise des températures et des entrants en chai
Grâce à l’assèchement des sols, notre terroir va devenir plus qualitatif au fil des années. Pour garder de la fraîcheur dans ce millésime, les vendanges ont été réalisées plus tôt et la technique d’effeuillage a été modifiée pour s’adapter à l’ensoleillement : « Nous avons opté pour des travaux en verts différents des années précédentes. Nous n’avons pas fait tomber de raisins et notre effeuillage a été moins régulier, de bonne heure côté soleil levant, alors qu’il était réalisé à blanc ces dernières années. C’est un travail très minutieux et nous tenons à remercier nos équipes pour leur performance.».
| Ces changements auront-ils un impact sur le goût du vin ?
« Nous avons privilégié l’expression du fruit plutôt que le côté très tanique. Nous aurons des vins moins charpentés que 2019 et 2020 mais des vins plus colorés et plus fruités. » nous affirme David. Cette année, les maturités physiologiques et phénoliques ont été distantes de 10 à 15 jours au lieu de 5 à 6 jours en temps normal. Les raisins de ce millésime nous ont demandé une attention particulière pour récolter avec un bon équilibre entre les degrés alcooliques élevés, garder une acidité présente et atteindre un niveau phénolique correct.
Nous avons hâte de découvrir ce millésime 2022, année particulière qui a su profiter aux vins bordelais !